Chapitre 2
New York
Appartement de Tom
2008
La lumière matinale qui pénétrait par les fenêtres ouvertes réveilla Tom. Il ouvrit les yeux difficilement. Il regarda à côté de lui, la jeune femme de la nuit dernière était toujours là, paisiblement endormit. Il essaya quelques secondes de se rappeler de son nom mais y renonça vite. Il prit la montre en cuir posé sur la table de nuit et regarda l'heure : 9h27.
- Oh, je suis à la bourre, souffla-t-il en se levant.
Il enfila un jean et attrapa une chemise noir Hugo Boss.
- Qu'est-ce que tu fais ce soir ? demanda la jeune fille d'un ton ensommeillé.
- Je ne fais pas de bis répétita. Répondit-il s'asseyant sur le lit et en boutonnant sa chemise.
La jeune femme grimpa sur son dos sensuellement et essaya de l'empêcher d'attacher sa chemise.
- Ce n'est pas ce qu'on a fait hier soir ?
- Non, on ne parle pas de la même chose. Le bis répétita c'est quand on se voit deux soirs de suite et tu sais, ce n'est pas mon truc.
- Tu ne pourrais pas faire une exception à cette règle idiote ?
- Non...
- Pour moi.
- Navré chérie, mais je ne fais jamais d'exception.
Il ajusta le col de sa chemise, se leva et embrassa la jeune femme.
- A la semaine prochaine ! lança-t-il avant de refermer la porte derrière lui.
Il traversa son salon et entra dans la cuisine. Il prit un papier et un stylo puis écrivit un petit mot à l'intention de la jeune femme pour qu'elle referme la porte d'entrée derrière elle et laisse les clés sous le paillasson. Il posa le papier sur le comptoir, attrapa ses clés de voiture, ouvrit la porte et dévala les escaliers. Il ouvrit la porte principale et s'installa à bord de sa Triumph Spitfire grise flambant neuve. Il démarra et se dirigea vers Times Square.
L'avenue était embouteillée et il y avait un bruit assourdissant de clacksons et de coups de sifflets. Mais Tom n'y faisait pas attention, rien ne pouvait le déranger, parce que aujourd'hui, nous étions Dimanche.
Il accéléra et se gara quelques mettre plus loin sur le bas-côté devant un coffee shop. Il enleva ses lunettes de soleil et les posa sur le tableau de bord. Il arrangea ses cheveux, descendit de sa voiture puis entra dans le café. Il croisa une jolie blonde qui planta son regard dans le sien quelques secondes puis partie. Il arriva enfin au comptoir.
- Bonjour, je voudrai un Grande Supreme et un déca, triple, extra large, écrémé, extra chaud, sans mousse, caramel, remplissage à soixante-dix pourcents, merci.
Il partit attendre à la caisse de l'autre côté entre une vieille dame et la jeune femme qu'il avait croisé.
- Attendez, laissez-moi vous offrir un collier à café, proposa-t-il à la vieille dame.
- Merci.
- Il parait que le type qui a inventé ça touche dix cents par utilisateurs.
- Vous voulez rire ?
- C'est la vérité, lui affirma-t-il avant qu'elle ne quitte le petit café.
Il prit le café que la serveuse lui tendait puis se tourna vers la jeune femme.
- Oh, je crois que je me suis trompée, excusez-moi, lui dit-elle en lui tendant le café.
- Ce n'est pas grave, merci, répondit-il avant de repartir.
Il superposa en équilibre les deux cafés dans une main et ouvrit la portière de l'autre. Il s'installa dans sa voiture et remarqua qu'il y avait quelque chose d'écrit sur l'un des colliers à café.
Gloria
212.555.0164
Il sourit, posa le café dans le support à côté de lui. Il remit ses lunettes de soleil et démarra. Il quitta Times Squares pour la 82e rue en direction du Métropolitan Museum Of Art.
Il monta les marches du grand escalier en pierre et entra dans la grande salle d'entrée. Il entra dans le musée puis traversa une galerie de statue romaine et grecque. Il tourna à gauche et ouvrit une porte où était marqué sur une plaquette dorée « Staff Only* ».
Il pénétra dans une petite salle meublée d'un canapé en cuir noir, d'une table basse et une lampe ainsi que de tableaux. Il écarta les feuilles en plastiques qui servaient de porte et entra dans une pièce bien éclairée par la lumière du jour. La petite salle était remplie de tableaux à rénovés, de statues encore emballées, et de produits pour les tableaux. Un homme en chemise bleu travaillait sur un tableau et une jeune femme retouchait une peinture au niveau du bas ventre, au fond.
- Bonjour Hannah, café, comme tu l'aimes, dit-il en lui tendant le gobelet.
La jeune fille releva ses « lunettes-loupes » et prit le gobelet.
- Bah tient, tu tombes à pique, je viens à peine de finir ses couilles, dit-elle en rigolant.
- Ah...J'ai réservé une table ! Dit-il en buvant une gorgée de son café encore chaud.
La jeune femme enleva ses lunettes et ses gangs puis descendit de son petit échafaudage, salua le vieil homme et suivit Tom au dehors du musée. Elle monta dans sa décapotable et ils démarrèrent en direction de Chinatown. Il se trouva une place non loin de leur restaurant chinois préféré. Ils traversèrent la rue et entrèrent dans le restaurant traditionnel. Des dragons et toutes sortes de décorations traditionnelles tapissaient les murs. Une serveuse les accueillit chaleureusement et les installa à une table.
Ils discutèrent un moment puis Tom lui raconta comment il avait viré la dernière fille avec qui il avait couché la veille de son lit.
- Et c'est quelle règle ça ?
- Pas de bis répétita.
- Ce n'est pas la même règle que « pas plus d'une fois par semaine » ?
- Non, ça c'est seulement du lundi au vendredi.
- Donc tu pourrais voir la même fille le dimanche soir et le lundi soir sans l'enfreindre ?
- Voilà, tu as tout compris.
Une servante poussant une desserte roulante arriva pour présenter la nourriture.
- Bonjour, je voudrai des rouleaux vapeurs, des raviolis de Saint-Jacques à la vapeur, la casserole végétarienne et quelques crevettes vapeurs, s'il vous plait.
- Merci ! dit-elle à l'intention de Tom
- Pourquoi ?
- Tu connais ma passion pour la friture ! Ça a l'air délicieux ! Dit-elle en prenant quelques crevettes avec ses baguettes chinoises. Et qu'est-ce qu'elle a dit ?
- Elle a encaissée, je crois.
- Tu as été franc je suppose, dit-elle en souriant.
- Quoi ? Je l'ai été. Je le suis toujours.
- Je sais que tu l'es ! Mais ce qui est étonnant, c'est que tu t'en serves comme d'un bouclier !
- Je devrais mentir ? Un peu comme Dennis Philips ? Leur dire n'importe quoi pour leur plaire ?
- Oh non, ne devient pas comme Dennis Philips ! C'est un porc.
- Il ne t'a dragué qu'une fois !
- Aux obsèques de mon père ! Tu te rends compte ?
- Il n'est pas connu pour sa délicatesse.
- Enfin...
- Quoi ?
- Rien...
- Je connais ce rien, ce rien veut dire quelque chose, insista-t-il.
- Apparemment tu n'as pas besoin de raconter n'importe quoi pour tomber les filles, dit-elle en brandissant le café où Gloria avait laissé ses coordonnées.
- Gloria...J'aurai besoin de ça, donne-le-moi, dit-il en enlevant le collier à café, merci. C'est une autre règle, la règle des vingt-quatre heures, je ne peux pas l'appeler avant vingt-quatre heures ou alors elle pensera que je suis en manque.
- Oui, c'est ça...
Ils finirent de manger, Tom régla la note et ils repartirent. Ils marchèrent un peu plus loin pour aller chercher un dessert dans leur boulangerie préférée.
- Dan m'a encore envoyé une lettre...commença Hannah.
- Pour que tu t'installes au Canada et que tu l'épouses ?
- Une part de crumble aux pommes ! Dit-elle en pointant du doigt l'assiette d'un client qui mangeait sur la terrasse.
C'était un jeu qu'ils avaient inventé la première fois qu'ils étaient venus manger dans cette boulangerie alors que la queue d'attente était trop longue. Il consistait à suggérer un dessert précis et assez raffiné à l'autre personne.
- Non, j'en ai pris la semaine dernière. Il y a un an que vous avez rompu ? Continua-t-il.
- Non, dix-neuf mois.
- Tu as compté ?
- Non, mais c'est ce qu'il dit dans sa lettre. Choux au citron meringué ! S'exclama-t-elle en pointant du doigt l'assiette d'un client mangeait sur la terrasse parmi les nombreux autre.
- Ça ne parait pas très bon pour ma ligne !
- Muffin à l'orange confite !
- Hannah, fait un effort ! Ils n'en servent pas ici ! Je t'en prie, ne me déçoit pas !
- Je sais, je sais ! J'ai trouvé ! Farandole du chef, pommes brunies ! Qu'est-ce que tu en dis ?
- Tu as un don de double vu ! Dit-il en rigolant.
Après une vingtaine de minutes, ils réussirent à entrer dans la boulangerie. Tom commanda la farandole du chef aux pommes brunies et Hannah commanda une simple part de gâteau au chocolat qu'elle adorait.
Après avoir régler la note, ils finirent leur course dans un de leur magasin préféré, une brocante.
Tom annonça à Hannah que son père allait de nouveau se marier, pour la sixième fois depuis la mort de sa mère.
- Qu'est-ce que tu dis de ça ? Dit-il en brandissant un ensemble de bouteilles en verre. On devrait lui offrir ça.
- Tom, je ne vais pas aller à tous les mariages de ton père !
- Merci, dit-il à la vendeuse en reposant l'ensemble de bouteille avant d'aller rejoindre Hannah qui partait voir autre chose. Hannah, je t'en prie.
- Invite une de tes conquêtes hebdomadaires ! Proposa-t-elle.
- Ni mariages, ni évènements familiaux.
- Ah, c'est vrai, j'oubliais cette règle, ça ferait mauvaise impression.
- Exactement.
Hannah s'arrêta au comptoir d'un vieil homme qui vendait des sacs-à-mains et des bijoux.
- C'est vraiment de la peau d'alligator ? Dit-elle en lui montrant un petit sac en écailles.
- Oui, de bébé alligator.
- Je trouve ça absolument honteux, dit-elle en reposant le sac-à-mains.
Pendant ce temps, Tom remarqua un labrador qui attendait à côté du comptoir.
- Bonjour toi ! Oh que tu es jolie ! Dit-il en lui caressant le coup. Oh je t'adore toi, tu es tellement mignon ! T'es chou comme tout ! Je t'aime, je t'aime, je t'aime !
- Tu devrais songer à dire ça à un être humain, dit Hannah qui s'était accroupie à côté du chien pour le caresser.
- Quoi ? On dit pas ça à un être humain, dit-il au chien en l'embrassant. Il partit rejoindre Hannah qui montait les escaliers. Hannah je t'en prie, viens à ce mariage !
- Non.
- Il va se marier et j'y vais. J'y vais parce que c'est mon père et qu'il compte énormément pour moi. Tout le monde sait qu'il ne les aime pas et qu'elles ne l'aiment pas. C'est pitoyable, ça me fend le cœur. Je ne sais pas quoi lui dire.
- Quand quelqu'un se met à faire une bêtise et que ce n'est pas à toi de t'en mêler contente toi de dire « je suis vraiment heureux pour toi ».
- Je suis vraiment heureux pour toi ?
- Oui !
- D'accord, je dirai ça. Je te promets aussi que c'est la dernière fois que je te demande de venir, je trouverai quelqu'un d'autre pour les prochains mariages. S'il te plait.
Hannah enfila un petit chapeau violet des années 30.
- Hannah...Oh, ça c'est ravissant. Dit-il en lui souriant.
- C'est la dernière fois.
- Merci ! Merci.
*
Une semaine plus tard, Tom et Hannah se rendirent au mariage.
Tom laissa Hannah s'installer dans les rangs pendant qu'il allait voir son père à l'arrière de l'église.
Son père était assis sur un banc en bois vernis contre le mur pendant que son avocat négociait le contrat de mariage.
- Vous gardez la maison dans les Hampton mais elle veut l'appartement dans le centre et 30 000 dollars par mois, l'informa l'agent.
- 30 000 ! Confirma Anderson, le père de Tom.
C'était la cinquième fois qu'il se remariait après la mort de la mère de Tom. Les cheveux blancs et les rides qui commençaient à trop se faire voire, c'était son portefeuille qui attirait les jeunes femmes.
- La fête peut commencer, mon fils est arrivé ! Dit-il en pinçant les joues de Tom puis le prit dans ses bras.
- Papa arrête, je ne peux plus respirer.
- Tu as amené la charmante Hannah, lui demanda-t-il en le lâchant.
- Oui, elle est là, répondit Tom en souriant.
- Entre nous, si tu ne te décides pas, tu sais ce que je vais en faire ?
- Non ?
- Je vais faire d'elle ma numéro six, dit-il avec conviction.
- Sept, c'est celle-là la numéro six, dit l'avocat.
- Mon dieu comme tu es joli ! Continua le père en ignorant la réflexion de son avocat. J'étais aussi joli que toi autre fois. Dennis, hein qu'il est beau mon p'tit ?
- Oui, il est magnifique. Il refuse le minimum de cinq fois par semaine.
- Elle a promis cinq fois, je veux mes cinq fois !
- Elle t'a promis quoi cinq fois par semaines ? demanda Tom qui était un peu perdu dans leur conversation.
- C'est d'accord pour trois avec fellation bimensuelle ! proposa l'avocat.
- Aïe, je crois que je tombe mal, dit Tom en s'éloignant.
- Quatre et hebdomadaire ! Conclu Anderson avant de rejoindre son fils plus loin. C'est bon, qu'est-ce que tu as à dire ? dit-il en s'asseyant sur le banc à côté de Tom.
- Je suis vraiment heureux pour toi.
- Non, non, non. « Tu es beaucoup trop vieux pour elle, elle ne t'aime pas, ça en est même gênant, tu vas droit à ton cinquième divorce ». Dit-il en imitant Tom les cinq dernières fois.
- Sixième, corrigèrent Tom et l'avocat en même temps. Je suis vraiment heureux pour toi.
- Foutaises.
- C'est d'accord pour quatre si vous faites de l'exercice ! Annonça fièrement l'avocat. Elle vous interdit de prendre du poids.
- Marcher conclut. Elle croit que je fais cinq kilos de plus qu'en réalité. Ah, c'est beau l'amour. Dit-il avant d'aller signer le contrat.
- C'est quoi, ça ? Demanda Tom à l'avocat.
- C'est le contrat prénuptial et l'arrêt de son dernier divorce.
Après la cérémonie, une fête était organisée dans une salle non loin de Central Park. Le DJ mit un CD de Gold Digger. Tout le monde dansait au rythme fort et rapide de la musique. Tom et Hannah s'était assis en retrais au bar et discutaient du mariage.
- Tu as dit à ton père que tu l'aimais ?
- J'ai dit que j'étais heureux pour lui.
- Tu ne le dis même pas à ton père ?! Dit-elle en croquant dans un sushi.
- C'est un truc de mec.
- Non, c'est un truc de Tom.
- Toi évidemment, tu es une obsédée du « Je t'aime ».
- Est-ce que tu te fous de moi ? dit-elle en rigolant.
- Tu le dis continuellement, à tout le monde !
Le serveur passa devant eux les assiettes qu'ils avaient commandés : une part de chocolat pour Tom et une au citron pour Hannah.
- Ah ! Merci. Ça a l'air délicieux !
- Tu as pris quoi ? Du citron ? Hum, ça a l'air appétissant, j'aurai du prendre ça, dit-il en piochant dans l'assiette d'Hannah. Je préfère toujours ce que tu commandes.
Ils savourèrent ensemble le gâteau.
- Je commanderai ça à l'avenir.
- Pas questions.
- Pourquoi ?
- Je veux que tu commandes le chocolat pour que je t'en pique, dit-elle en prenant un morceau de son gâteau avec sa fourchette.
- Voilà mon fils ! Dit Christie, la mariée, en prenant Tom dans ses bras. Si tu fais des bêtises tu auras pan-pan cul-cul ! Dit-elle en lui donnant une tape sur les fesses.
- Tu sais ce que j'ai envie de te dire ? Commença-t-il mais Hannah ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, elle lui donna un coup de pied dans la cheville pour l'empêcher de dire quelque chose de déplacé.
- Je veux que tu m'écoutes, commença-t-elle en le prenant fermement par les épaules. Tom. Si tu as besoin de pognons, ou si tu désires un conseil, ou si tu as des problèmes avec les filles, ce qui m'étonnerait. J'aimerai que tu vois en moi une véritable nouvelle maman. Termina-t-elle en lui mettant la main au-dessus de sa poitrine.
Anderson arriva derrière elle pour saluer Hannah.
- Aussi saoule que le soir où je l'ai rencontrée !
Christie en profita pour prendre le vers de Whisky que Tom tenait entre ses mains.
- Tu as une mauvaise influence sur elle, dit Anderson en donnant une petite frappe à son fils avant de repartir vers la piste de danse avec sa nouvelle femme.
- Il sait qu'il n'est pas obligé de les épouser ? demanda Hannah en rigolant.
- Et non, il n'en sait rien, répondit Tom en trinquant avec elle.
- Aux mères.
- Aux mères ! Dit-il en buvant son vers d'une traite.
Ils se tournèrent vers la piste de danse. Le DJ avait changé de disque et avait opté pour une musique plus douce et romantique, un disque de Dorothy Moore.
Tom regarda tendrement Hannah. Il la trouvait belle dans cette tenue, une robe bleu en soie cintrée à la taille qu'elle avait mise avec des escarpins noir. Elle portait le collier qu'il lui avait offert pour son dernier anniversaire assorti avec ses boucles d'oreilles. Et ses cheveux bruns coupés court encadrait son visage et faisait ressortir ses yeux verts clairs. Mais son moment de tranquillité ne dura pas, il venait d'apercevoir la secrétaire de son père à l'entrée.
- Oh non, cache-moi, dit-il en se baissant.
- Quoi ?
- Elle bosse au cabinet de mon père, chuchota-t-il alors qu'Hannah se retournait pour la voir. Ne la regarde pas ! Elle fait une fixette sur moi. Elle a même créé le site web : toutsurtom.org !
- La bloggeuse infernale ? Dit-elle en rigolant.
- Oui ! Aller, viens, danse avec moi. Dit-il en l'entraînant sur la piste de danse, au milieu des couples.
- Elle est canon ! Dit Hannah ironiquement en la regardant.
- Arrête ! Aller, avance.
- Non, je t'assure !
Christine Barger travaillait entant que secrétaire au cabinet d'Anderson. Pas très mince, elle n'avait jamais eu beaucoup de gouts pour les vêtements, ne supportant pas les lentilles, elle était obligés de porter des lunettes et avait opté pour une monture rouge clinquant remontés sur les côtés. Elle avait une coupe coupé au niveau des oreilles que lui avait conseillé sa mère mais qui ne lui allait pas du tout. Elle n'avait donc jamais trouvé l'amour et s'était accroché à Tom pour son physique et sa réussite professionnelle, bien qu'elle ne l'ai vu que quelques fois. Invitée au mariage de son patron, elle était venue dans le seule but de voir Tom et espérait qu'il est le déclic.
- La dernière fois elle a fait une description de mon visage sur deux pages. Elle, au moins, elle ne trouve pas que mon nez soit de travers et mes lèvres trop minces.
- Qui a dit ça ?
- C'est toi, à notre rencontre.
- Ben j'ai menti.
- Quoi ?
- Je te trouvais sexy, mais tu m'as traité de caniche.
- Ah mais ça c'est parce que j'essayais de coucher avec toi.
- Pourquoi t'as arrêté ?
Ils se regardèrent dans les yeux quelques secondes puis Tom répondit en souriant :
- J'ai envie de continuer à te voir ! Et il la fit glisser adroitement en arrière.
Au même moment, Christine arriva juste devant lui.
- Salut Tom, vous avez vu le nouveau blog ? demanda-t-elle de sa voix aigüe.
- Salut, répondit-il en redressant Hannah vers lui, non on ne l'a pas vu.
- C'est qui ?
- Elle ? Et bien...C'est ma petite amie.
- Pourquoi vous ne m'avez pas dit que vous aviez quelqu'un ?
- Parce qu'on est pas intime, dit-il toujours en tournant pour l'éviter.
- Mais Tom et moi, nous sommes très libres.
- C'est vrai ? S'enthousiasma Christine.
- Oui mais justement, je voulais t'en parler ma princesse.
- Princesse ?
- J'ai envie de passer toute ma vie auprès de toi, continua-t-il.
- Je ne sais pas si je suis prête pour ce genre d'engagement, répondit Hannah qui ne suivait pas trop la conversation.
- Oh.
- Tu connais mes règles...
Ils collèrent leur joues l'une à l'autre en regardant Christine puis elle ajouta :
- Nous sommes émotionnellement immature.
- Oui, affirma Tom.
- Il faut que j'aille écrire un nouveau blog, Tom, lui dit-elle en s'en allant vers la sortie, énervée.
- T'as raison, c'est terrifiant.
- Et en plus c'est une psychopathe.
Il continua à danser avec elle encore quelques minutes en attendant que Christine s'en aille vraiment. Et pendant qu'ils dansaient, main dans la main, sa tête contre son épaule et son corps contre le sien dansant au rythme de Misty Blue, qu'elle se rendit compte pour la première fois qu'elle se sentait bien avec lui. Puis il la lâcha soudainement et partit de la piste. Il se retourna en sentant qu'elle ne l'avait pas suivi, et revint la chercher.
- Bon bah alors, tu viens ? dit-il en la prenant par la main.
Ils sortirent de la salle par l'arrière, traversèrent la rue et entrèrent dans Central Park. A cette heure tardive de l'après-midi, le soleil donnait une jolie couleur au ciel et donnait un air apaisant au parc. Ils marchèrent sous les arbres, le long du lac en discutant.
- Tu te rappelles de cette demeure ancestrale avec ses tableaux incroyables dont je t'ai parlé ?
- Je ne pense qu'à ça !
- Je t'en prie Tom, dit-elle en plaisantant. J'ai enfin convaincue le comité de les achetés pour notre collection permanente.
- C'est vrai ?
- Oui, mais ils veulent que j'aille en Ecosse pour négocier le prix.
- Tu pars quand ?
- Après demain, dit-elle tristement.
- Après demain ? Pour combien de temps ?
- Six semaines.
- Une éternité ! Il l'a regarda puis ajouta, c'est génial !
- Tu trouves ?
- Oui, c'est vraiment une chance pour toi, dit-il en s'accoudant à la barrière d'un pont en bois blanc qui surplombait le lac. Te voilà la magicienne du Metropolitan.
- Oui, ça sonne bien, dit-elle en rigolant légèrement.
- Toutes mes félicitations ! dit-il en regardant les barques traverser le lac. Six dimanches à venir !
- Ouais, six dimanches...
- Qu'est-ce que je vais faire sans toi ?
- Oh, je ne me fais aucuns soucis pour toi !
- Ouais...dit-il en grimpant sur la barrière du pont.
- Qu'est-ce que tu fais ?! Arrête !
- Je vais sauter ! Hannah, je vais sauter !
- Je t'en prie...
- Six dimanches ! Qu'est-ce que je vais faire sans toi ? Dit-il en lui prenant les mains.
- Tu ne peux vraiment rien prendre au sérieux ? Descend de là !
Il sauta sur le sol et prit sa veste. Il mit sa main derrière son dos et ils continuèrent à marcher vers la sortie.
- Merci d'être venue au mariage.
- J'ai adoré, vivement la numéro sept !
- Oh, je suis sûr que c'est pour bientôt !
Tom raccompagna Hannah dans sa nouvelle Rang Rover chez elle et rentra dans son bel appartement du quartier SoHo.
Deux jours plus tard, il alla chercher Hannah à son appartement et l'accompagna jusqu'à l'aéroport. Il déchargea ses bagages et la prit dans ses bras. Elle l'embrassa furtivement sur la joue et disparut derrière les portes coulissantes.
Elle enregistra ses bagages et quelques minutes plus tard embarqua avec les autres passager pour le vol 401 en direction de l'Ecosse.
Bien installée dans son siège de Bisness Class, une coupe de champagne à la main, une voix retentie dans les haut-parleurs.
« Veuillez dès maintenant éteindre tous vos appareils électroniques, merci de pas rallumé vos téléphones portable avant l'atterrissage. »
Hannah prit son téléphone et avant de l'éteindre, regarda une dernière fois les photos qui s'afficher à l'écran. C'était une photo qu'ils avaient prises sur les bancs de Central Park pour son vingt-cinquième anniversaire.
On a l'air d'imbéciles heureux sur cette photo, pensa-t-elle.
Puis elle referma le clapet et le reposa à côté d'elle.
* Staff Only : Réservé au personnel