Chapitre 3
Chapitre 3
Comme tous les Samedis après-midi, Tom rejoignit Gary, Dennis, Paul et Félix au terrain de basket.
Les garçons se changeaient dans les vestiaires. Il entra dans une cabine, se déshabilla et mit son maillot de basket. Il adorait son short, bien qu’il ne soit pas très élégant, c’était le short le plus confortable qu’il n’ait jamais porté. Et puis c’était Hannah qui lui avait offert.
Il sortit de la cabine et rangea son sac de sport dans son casier. Il prit le ballon de basket qui trainait par terre et s’engagea sur le terrain, suivit des trois autres.
- Je ne pourrais peut-être pas jouer aujourd’hui… j’ai mal au dos, se plaignit Gary en maintenant son dos en arrière.
- Si on est que trois, il va falloir qu’on joue avec Minishort… répondit Tom en jouant avec la balle de basket.
« Minishort » était un garçon qui était maigre et qui portait des minishorts. Il était arrivé en même temps qu’eux et avaient depuis le début essayé de faire partit de leur bande. Mais ils s’étaient toujours un peu moqué de lui à cause de ses shorts et de sa façon de parler « à la cool ».
- Salut les mecs ! Vous avez besoin d’un joueur ? Demanda-t-il.
- Non, notre ami Paul au grand short doit venir.
- Non, Jenny veut qu’il l’accompagne à un truc d’art.
- Tu te fous de moi ? Un truc d’art ? Et au fait, qu’est-ce qu’elle a fait de ses couilles après les avoir coupé ?
- Oh, arrêtez, ce n’est pas si mal le mariage, rétorqua Félix.
- Je suis d’accord, sans mariage il n’y aurait pas de divorce et sans divorce je n’aurai pas mon appart’ de luxe ! ajouta Dennis.
- Eh ! Je ne plaisante pas, tu passes à côté de la meilleure partie de ta vie, la plus importante partie de ta vie, continua Félix.
- Oui, c’est ça. Toi, ta femme t’empêche de voir du porno ! Il faut qu’il se secoue la tige sur un catalogue de petite culotte !
- Je ne crois pas t’avoir autorisé à parler de ça ! Dit Félix en l’aspergeant de déodorant. T’as un truc qui cloche, ça fait des années que t’es célibataire ! Depuis…Comment elle s’appelait déjà, en deuxième année ? Demanda-t-il à Tom.
- Pim…Pimkie !
- Ouais, Pimkie t’as plaqué pour ce type, là. En deuxième année, ça t’as vraiment cassé, t’es devenu insomniaque !
- Oui, ça t’as dévasté, ajouta Tom.
- Si seulement tu savais à quel point c’est chouette d’avoir quelqu’un avec toi pour le meilleur et pour le pire toute ta vie !
- ça, ça le fait, ajouta minishort qui écoutait leur conversation depuis le début.
- Ouais, mais toi tu ne sais pas à quel point c’est chouette de se faire une fille différente tous les soirs ! Rétorqua-t-il à l’intention de « minishort ».
- Bonne riposte, dit celui-ci en lui tendant la main que Dennis ne frappa pas.
- Nan, c’est vrai. Je peux coucher avec n’importe quelle fille mais je retrouve toujours Hannah après, c’est l’arrangement idéal.
- Oui mais peut-être pas pour Hannah, dit Félix.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Je t’en prie, Tom. C’est une femme.
- Oui, ça je sais.
- T’es sur ? demanda Gary.
- Ouais, abruti.
- Et elle va sur ses trente ans, continua Felix. Pour elle, tu crois que c’est le summum du conte de fée d’avoir un mec dans ton genre qui rentrerait après avoir tiré son coup ?
Tom ne répondit pas. Il se tourna et commença à jouer avec Dennis qui était partit sur le terrain en les attendant.
Ils jouèrent pendant près d’une heure. Tom ne pensait plus aux paroles de son ami, qu’il avait remplacé par la fierté d’avoir une fois de plus gagné haut la main la partie.
Ils prirent une douche, se changèrent en échangeant quelques blagues idiotes et rentrèrent chacun de leur côté.
Arrivé chez lui, Tom jeta son sac de sport vulgairement dans le placard de l’entrée puis se servit un whisky. Il regarda le petit boitier de son portable sur la table. Après quelques minutes d’intenses réflexions, il se décida à appeler Hannah. Mais il ne pensa pas à vérifier l’heure qu’il était là-bas.
Il fit glisser l’écran qui découvrait le petit clavier noir. Il tapa le numéro sans oublier l’insigne de l’Ecosse et appuya sur le petit bouton vert.
Une sonnerie…
Deux sonneries…
Trois sonn…
- Allo ? répondit une petite voix endormie.
- Salut !
- Salut…
- Il fait beau en Angleterre ? demanda-t-il d’un ton enjoué.
- Ouais, super…sauf que je suis en écosse…
- Alors il fait soleil ? Continua-t-il en ignorant sa réflexion.
- Il est trois heures du matin… répondit-elle en reposant son petit réveil sur la table de nuit à côté d’elle.
- Oh, excuse-moi ! Il fait nuit, alors ?
- Oui…
- Et est-ce que tu as vu le monstre du Loch Ness ? demanda-t-il en partant dans un fou-rire juste après. Nan, je sais, c’est nul, pardon.
- Il y a quelque chose d’important ?
- Oui, tu ne devineras jamais ! Ils ont fait le revêtement !
- Le revêtement ?
- Sur la 83.
- Magnifique…Tom ?
- Oui ?
- Je vais peut-être me rendormir…
- Ah oui, pardon.
- Bisous.
- Bonne nuit, appelle-moi demain ! lança-t-il, mais elle avait déjà raccroché.
Il reposa son téléphone sur la table, prit son verre de Whisky et se laissa tomber en arrière sur le canapé en soufflant.
Le lendemain il passa sa journée à trainer dans les avenues de New York en essayant de ne pas penser à Hannah. Il entra dans plusieurs magasins dans lesquels il avait l’habitude d’aller, mais repartis les mains vides.
Le Dimanche sera le plus dure…
Il regarda le cadran de sa montre qui affichait 20h37. Il leva la tête et regarda le ciel noir rempli d’étoiles. Il pensa à sa mère et se demanda si elle était parmi l’une d’elle. Il monta dans sa voiture et démarra. Il s’engagea sur Broadway avenue puis tourna à l’angle de la rue et accéléra sur Houston Street. Il se gara dans un crissement de pneus juste devant un petit édifice. L’insigne lumineuse verte et noir affiché le nom de Pegu Club. Il descendit de sa Range Rover, verrouilla les portes et ajusta sa chemise avant d’entrer dans le bar.
Un escalier en bois éclairé par de petites lumières sur chaque marche menait directement au bar. Tom monta les marches et arriva dans la salle où plusieurs personnes discutaient accoudées au comptoir, sirotant leurs boissons. D’autres étaient attablés avec des amis. La salle était sombre mais ses lumières multicolores, les quelques décorations asiatiques et sa musique de bon gout lui donnait du charme et de l’élégance. C’était un habitué des lieux, il aimait beaucoup ce bar. Il s’assit sur l’un des tabourets autour du bar et commanda un Apperol Sunset. Il remarqua une jeune fille qui sirotait son cocktail à une table en discutant avec deux autres filles. Le barman, Adrian, lui servit son cocktail en lui adressant un clin d’œil complice. Tom lui sourit et quitta son siège pour rejoindre la table des filles. Au début rejeté, puis après avoir joué de son charme et sortit deux ou trois blagues, elles finirent par l’accueillir à leur table. Ils passèrent la soirée ensemble puis il repartit avec la jeune fille qu’il avait « choisie ».
Le lendemain, il se réveilla à côté de la jeune femme qui dormait toujours. En se rappelant qu’aujourd’hui, c’était Dimanche et qu’il ne rejoindrait pas Hannah, il sentit une profonde tristesse l’envahir. Puis il décida de ne pas passer sa journée à se lamenter. Ce n’était que sa meilleure amie après tout. Il se leva, et entra dans la salle de bain pour prendre une douche. Quand il en ressortit, il proposa à la jeune femme qui s’était réveillée, de passer la journée avec lui.
Ils se promenèrent dans les rues de New York puis il décida de l’emmener dans leur brocante préférée. Mais à peine quelques minutes après qu’ils soient arrivés, la jeune femme commença déjà à se plaindre.
- Il n’y a que des vieilleries ici…
- Oui, c’est fait exprès.
- Allons chez Fendi !
- Non. On est ici, on reste ici, dit-il calmement.
- J’aime pas tous ces vieux machins…
- Tu parles comme une fillette de six ans !
- C’est pas vrai ! Se défendit-elle avec un air de petite gamine.
Il cacha difficilement son exaspération mais continua de parcourir le magasin écoutant d’une oreille distraite ses histoires. La reconduire chez elle en fin d’après-midi fut presque comme une libération.
La brocante n’était peut-être pas une bonne idée…
Le dimanche suivant, en se levant, il repensa au numéro que Gloria lui avait laissé. Le petit carton était resté sur son bureau, à côté de son téléphone. Il décrocha le combiné et composa le numéro.
La jeune femme décrocha après deux sonneries. Ils discutèrent un peu, elle était libre pour l’après-midi. Ils se donnèrent rendez-vous dans un restaurant chic de l’Upper East Side, près de Central Park.
Quand il arriva, elle était déjà assise à une table contre la bai vitré. Il s’assit en face d’elle, la vue était impressionnante. Pendant le repas, la jeune femme se révéla très sympathique. Après être sortis de table, et payé la note, il lui proposa de l’emmener prendre un dessert au Figaro Bakery, sa boulangerie préféré. Elle accepta et ils se mirent en route.
Quelques minutes plus tard, ils longeaient la terrasse et se mirent au bout de la longue queue avant de pouvoir entrer.
- C’est beaucoup trop long ! On ne pourrait pas aller ailleurs ?
- Non. C’est la meilleure boulangerie du monde, ça vaut vraiment le coup d’attendre, assura-t-il. Très bien, on va jouer. Tu veux bien jouer ?
- Oui je veux bien, répondit-elle avec une mine de petite fille.
- Bon, d’accord. Dit moi quoi commander.
- Pourquoi ?
- Tu verras, on va se marrer. Fais une suggestion.
- Heu…Un cookie !
- Non…Il faut que ce soit vraiment précis, comme quel genre de cookie.
La jeune femme réfléchit quelques secondes puis annonça fièrement :
- Un maxi super cookie !
Il soupira et ne répondit pas. Il lui adressa un petit sourire qui se voulait rassurant mais il avait du mal à cacher son agacement. Aucunes femmes ne ressemblaient à Hannah.
Aucunes de toutes ses filles ne lui arrive à la cheville.
Cette pensée l’énerva et il essaya de ne plus y penser. Ne pas arriver à trouver une femme digne de ce nom le frustrait au plus haut point.
Dix minutes s’étaient écoulées. Ils entrèrent enfin dans la fameuse boulangerie et y ressortirent vingt minutes plus tard. Il la raccompagna chez une de ses amies et repartis chez lui, déçu.
Le Dimanche d’après, il reproduit exactement la même chose. Il avait ramené la femme qu’il avait repéré et avait passé une très bonne nuit en sa compagnie. Le matin, il s’était réveillé avant elle et était allé prendre une douche dans la salle de bain.
- Tom, ton téléphone sonne !
Il sortit en trombe de la salle de bain, se jeta sur le lit et attrapa son téléphone.
- Allo ? Allo ?! Allo… raté.
Un long bip sonore lui indiqua que la ligne s’était coupée. Il soupira et reposa le petit objet sur sa table de nuit. La jeune femme grimpa sur son dos et l’embrassa.
- C’était quoi ?
- Un appel important…
- C’est parce que tu es quelqu’un d’important, susurra-t-elle en continuant à l’embrasser dans le cou.
- Tu ne voudrais pas qu’on sorte un peu ? lui proposa-t-il en se dégageant.
- D’accord…où veux-tu aller ?
- Je connais un super restaurant chinois pas très loin d’ici, tu aimes la cuisine asiatique ?
- Oui, j’en commande souvent.
- Et bien tu vas voir, la cuisine qu’ils font n’as surement rien à voir avec ce que tu commandes, fais- moi confiance ! dit-il avant de se lever et d’enfiler un pantalon.
Elle boucla sa ceinture, prit son sac à mains et suivit Tom dans le couloir. Il ferma la porte et, suivit par Lilly, il descendit les escaliers. Elle s’accrocha à son bras et ils parcoururent les quelques kilomètres qui les séparaient du restaurant.
La réceptionniste les accueillit avec un grand sourire en reconnaissant Tom. Elle les installa à une table et les laissa seule. Quelques minutes plus tard, la serveuse qui présentait la nourriture arriva avec la desserte roulante.
- Pas si vite mes jolis ! Venez voir maman ! Lança la jeune fille en se penchant sur la table pour mieux voir. Alors vous allez nous servir deux boulettes frites, deux machins choses et six petits truc frits au porc, là, merci. Demanda-t-elle en lui montrant du doigt ce qu’elle voulait.
- Mais c’est frit tout ça.
- Oh, Tommy, ça ne te fera pas de mal. C’est bon la friture ! Dit-elle en lui tendant une boulette frite entre ses baguettes chinoises, qui tomba sur les genoux de Tom
- Merci…
Il ramassa la boulette et la déposa dans son assiette. Il s’en servit quelques autres et les mangea en silence. Quand elle eut finit, Tom paya l’addition et ils sortirent dehors. Il ne prit pas la peine de l’inviter à prendre un dessert à la boulangerie, il lui proposa directement de rentrer chez elle.
- Tu ne veux pas qu’on passe la journée ensemble, je n’ai rien à faire cette après-midi.
- Non…Je viens de me rappeler que je devais régler quelque chose d’important au bureau, s’excusa-t-il avec un petit sourire forcé.
Il la ramena chez elle, à deux rues de son appartement. Elle lui laissa quand même son numéro mais, une fois qu’elle fut partie, il laissa le bout de papier s’envoler par la fenêtre.
Les prochaines fois, je passerai mes dimanches seul en attendant qu’Hannah revienne…
*
La pluie n’avait pas arrêté de tomber toutes la journée. Hannah était coincée sur une petite route déserte au milieu d’un troupeau de vaches, en plein orage. Elle s’acharna quelques secondes sur son clackson mais rien à faire, elles ne voulaient pas bouger. La sonnerie de son téléphone retentit dans le petit habitacle. Une fois qu’elle le trouva dans son sac à main, elle décrocha.
- Allo ?
- Oui, allo ? Hannah ?
Un grésillement intense l’empêchait d’entendre clairement la voix de celui qui l’appelait.
- Tom ? Tom, est-ce que c’est toi ?
- Allo ? Je n’entends pas un mot de ce que tu dis !
- Tom ? Je suis coincée en plein orage, je n’entends rien ! Je te rappelle quand je suis arrivée à l’hôtel, dit-elle avant de raccrocher.
Tout ce dont elle avait envie après cette longue et pénible journée était de rentrer dans son petit hôtel rustique, bien au chaud. Et elle se retrouvait coincé au milieu d’un troupeau de vaches écossaise sous un orage !
Puis elle remarqua qu’un homme arrivait vers elle, sur son cheval. Il s’arrêta à côté de sa voiture. Elle baissa la vitre.
- Avez-vous besoin d’aide ? Demanda-t-il presque sans accent.
- Oui, s’il vous plait !
- Vous devriez laisser votre voiture ici et venir avec moi, elles ne bougeront pas avant un bon moment.
- Vous êtes sur ? Ça ne risque rien ?
- Non, je vous le promets. Sortez de cette voiture et montez derrière moi, je vais vous emmener dans un endroit sec.
Elle rabattit sa capuche sur sa tête et ouvrit la portière. Le jeune écossais descendit de son cheval et l’aida à s’installer sur le dos du cheval. Puis il monta à son tour devant elle, donna un petit coup de talon et le cheval recommença à galoper. Elle s’accrocha de toutes ses forces à son manteau autant pour ne pas tomber que pour se protéger un minimum de la pluie.
Dix minutes plus tard, l’écossais s’arrêta devant une petite auberge éclairé par quelques lanternes. Il aida Hannah à descendre et attacha son cheval contre un arbre.
- Il est à peine neuf heures, puis-je avoir l’honneur de vous inviter à dîner jeune demoiselle ?
Elle accepta sans même réfléchir. Ils entrèrent dans la petite auberge et s’assirent à une table au calme dans le fond de la salle. Un serveur vint directement à leur rencontre et leur présenta le médiocre menu. Hannah opta pour une soupe au poulet en entrée et un pavé de saumon rôti. Le jeune écossais suivit sa commande. Ils firent les présentations et discutèrent pendant un bon moment. Il s’appelait Colin, il avait 32 ans et était duc. Sa famille était propriétaire de la plus grosse distillerie de tout le pays. Il avait passé trois ans aux Etats-Unis pour ses affaires, où il avait « apprit » à parler sans accent. Elle lui raconta à son tour ce qu’elle faisait et pourquoi elle était là, elle lui parla un peu de Tom, de sa famille, de sa vie là-bas.
Hannah était complètement envouté par Colin. Elle avait l’impression de le connaitre depuis toujours, et d’aimer tout ce qu’il était. Elle le trouvait tellement beau, avec ses yeux bleu et ses cheveux blond coupé court. Sa barbe des trois jours lui donnait encore plus de charme qu’il n’en avait déjà. Elle le trouvait drôle et cultivé.
Leurs assiettes servies, ils goutèrent en silence les plats. A la première cuillère, Hannah manqua de s’étouffait tellement la soupe était infecte. Elle avait un gout âcre et piquant. Colin releva la tête vers elle et la regarda dans les yeux.
- Vous aussi, votre plat est aussi infecte que le mien ou c’est moi qui n’ai vraiment pas de chance ? lui demanda-t-il en souriant.
- Non, moi aussi, dit-elle en rigolant de bon cœur. Quand elle vit que les gens s’étaient retournés et la regardaient, elle s’arrêta tout de suite.
- Oups, pardon.
- Vous n’avez pas à vous excusez, votre rire vous rend encore plus belle que vous ne l’êtes déjà.
Hannah rougit un peu face à ses compliments.
Ils finirent à moitié les plats qu’ils avaient commandés puis Colin paya l’addition. La pluie avait cessé alors il décida de la raccompagna Hannah à son hôtel sur son cheval.
- Je vous ramènerai votre voiture devant cet hôtel à la première heure, promit-il avant de repartir sur son beau cheval noir.
Elle le regarda s’éloigner puis rentra dans l’hôtel, rêveuse. Dès qu’elle fut arrivé dans sa chambre, elle pensa à appeler Tom pour lui raconter sa merveilleuse rencontre.
*
Une petite lumière bleue s’éclaira dans la chambre sombre au milieu de la nuit, suivie d’une sonnerie stridente. Tom sortie de son lit en vitesse et attrapa le petit téléphone.
- Allo ? Allo…souffla-t-il à moitié endormi, mais personne ne répondait. Il rappela le numéro mais de petit bip sonore rapide et réguliers résonnèrent, qui lui indiqua que la ligne était encore coupée. Il se laissa retomber sur son lit.
- Je déteste l’écosse, souffla-t-il avant de se rendormir presque aussitôt.
Le lendemain, un dimanche, il se réveilla tard sans personne dans son lit. Il prit une longue douche et s’habilla. Il regarda la télé pendant une heure et se prépara des pâtes. Puis il décida d’aller prendre un dessert à la boulangerie, à pied.
Il se mit derrière la queue et attendit seul. Il se rendit compte que le temps passait beaucoup plus lentement quand Hannah n’était pas là.
Il entra enfin dans le petit édifice et commanda deux parts de gâteau : une au citron et l’autre au chocolat. Il s’assit à une table au fond et attendit qu’on le serve. Quand les gâteaux arrivèrent, il prit en premier un morceau de gâteau au citron avec sa fourchette puis une au chocolat. Une jolie jeune femme s’installa à la table à côté de lui. Elle le regarda et appuya son regard en souriant, mais il tourna la tête en pensant à Hannah. Il ne finit pas ses parts de gâteau et rentra chez lui.
La semaine d’après, il travailla sans relâche et ne dragua aucunes femmes. Le dimanche suivant, il se réveilla vers midi, et mangea directement un plat de raviolis surgelées. Puis après deux heures sans rien faire, il prit une douche, enfila un jean et une chemise bleue ciel qu’il aimait bien et quitta son appartement. Il se rendit à Central Park en passant par Starbuck. Il se balada avec son café à la main dans l’immense parc et en profita pour visiter les endroits qu’il n’était jamais allé voir avec Hannah. Puis quand il longea le lac, un vieux monsieur l’interpella pour lui demander de l’aide.
- Nous sommes en difficulté, l’appela le vieil homme qui essayait de faire démarrer la barque en bois avec sa femme.
- Ah oui, vous avez besoin d’aide ?
Il posa son café par terre et se rapprocha du bord. Il attendit que le vieil homme soit assis dans la barque à côté de sa femme puis la poussa sur le lac.
- Voilà, amusez-vous bien ! dit-il en leur faisant un signe de la main.
- Merci ! Le remercia la vieille dame.
Elle posa sa tête sur l’épaule du vieil homme et ils s’éloignèrent ensemble sur le lac.
Tom pensa à Hannah et continua son chemin en souriant, tranquillement.
Le vendredi suivant, Tom se rendit au terrain de basket pour la première fois en trois semaines. Les garçons ne firent pas de remarques puisqu’il savait pourquoi. Ils se changèrent dans les vestiaires comme si de rien était, échangeant leur vieilles blagues habituelles. Tom alla chercher le ballon à la réception et ils commencèrent le match. Tom faisait équipe avec Dennis, et Gary était avec Félix.
Tom et Gary se placèrent au milieu. Dennis envoya la balle vers le haut et ce fut Gary qui la frappa en premier. Félix la rattrapa et lui passa tout de suite. Dennis essayait de coincer Gary pendant que Tom essayait de gêner Félix à rattraper la balle. Gary réussit à lui faire une balle à terre que Félix rattrapa très bien. Tom essaya de l’empêcher de faire une ultime passe mais il l’approcha trop prêt.
- Faute ! Faute ! S’exclama Félix. Qu’est-ce que t’as aujourd’hui ?!
- J’en sais rien, je n’arrive pas à me sortir Hannah de la tête, dit-il en se passant sa main dans ses cheveux. Mais c’est bon, on a qu’à jouer, continua-t-il en prenant la balle des mains de Félix.
- C’est rien…Mais sans elle il me manque un truc. Je suis en train de me dire que peut-être bien qu’il n’y a pas que le cul dans la vie, les mecs, dit-il en envoyant la balle à Dennis avec force.
- Attends, où tu veux en venir ? demanda celui-ci.
- Oui, je ne vois pas ce que tu veux dire… ajouta Gary.
Ils s’étaient tous arrêter de jouer et le regardait, incrédule.
- C’est bon, on a qu’à continuer, insista Tom.
- Je vois très bien ce que tu veux dire, Tom, lança « minishort ».
- Merci… A toi, dit-il en lançant la balle à Félix.
Puis ils continuèrent sans en reparler. Ils finirent la partie, c’est évidemment Gary et Félix qui avait gagné. Mais ils ne se vantèrent pas trop, sachant que Tom n’était pas vraiment d’humeur. Tom partit rendre le ballon de basket avec Félix.
- Je vais le dire à Hannah, quand elle rentrera. Je lui dirai que je veux me mettre avec elle, je ne parle pas de mariage, mais on se mettra ensemble.
- ça, c’est romantique, dit Félix en suivant Tom dehors.
Tom lui fit un signe de la main et s’éloigna vers sa voiture. Il rentra chez lui en pensant à la façon dont il allait lui annoncer. Il n’en avait pas la moindre idée, tout ce qu’il savait c’est qu’il en était impatient.